Patrick Édlinger a été un maitre pour moi, malgré une fin tragique.
Voilà pourquoi.
La vie au bout des doigts, puis Opéra vertical, les deux films qui le font exploser au grand jour dans les années 80, vous vous souvenez ?
Respiration posée. L'épure et la précision de ses placements. Un quotidien simple tourné entièrement vers la grimpe.
La beauté de son geste vient de là : Adieu le superflu.
Malheureusement, la suite de sa vie est moins lisse. Patrick s’en va en 2012, après une chute chez lui. Il avait parlé de dépression et d’alcool. Pas de morale ici, juste des faits.
Et puis il y a Patrick Berhault, l’ami-frère de toujours, disparu en 2004 lors de sa grande traversée des 82 sommets de plus de 4000m des Alpes. Je ne tire pas de raccourcis hasardeux. Je pense juste que quand les liens amicaux qui nous tiennent se défont, tout devient plus raide.
Mon regard, humblement : Quand on s’éloigne de ses prises essentielles - l'art, le sport, sa famille, ses amis... - on se fragilise.
Je ne sais pas si c’est ce qui s’est joué pour lui. Mais pour moi c'est une boussole.
Ce que j’ai infusé d’Edlinger et qui a changé ma vie :
➱ Arrêter d’empiler les tâches à la noix.
➱ Couper les pensées et relations toxiques.
➱ Affiner la parole, la posture, et décider net.
➱ Profiter des choses simples, nature comprise.
➱ Prioriser la fluidité de l'exécution à l'acharnement.
➱ Chercher la justesse du placement plutôt que l'agitation.
➱ Choisir 3 priorités, 3 actions essentielles chaque jour, et les tenir.
Et transposé à l'entreprise (ce que je fais en conférence / coaching) :
Arrêter de se plainte, transformer en plan.
Choisir ses ascensions avec conscience et parcimonie.
Installer des rituels de focus (moins de blabla, plus d’exécution)
Dire oui ou non (ou "je ne sais pas" !) simplement, sans culpabilité.
Séparer l’essentiel du superflu (projets, réunions, état d'esprit) avec des critères clairs.
Bref, remettre l’énergie vital en état de marche.
Edlinger ne m’a pas appris à en faire plus.
Il m’a appris à enlever pour faire juste.
C’est, à mon sens, l’apprentissage le plus précieux..
Et vous ? Que retenez-vous de cette légende de la verticalité ? Et qu’êtes-vous prêts à retirer pour que le reste avance vraiment ?
Le plus important est rarement ce qu'il nous arrive, mais ce que nous en faisons.